Une idée très répandue consiste à affirmer qu’il est préférable de devenir propriétaire de sa résidence principale dès qu’on le peut.

Cette idée mêle plusieurs arguments. En premier lieu des arguments non financiers :

  • L’envie d’être chez soi et de faire les travaux et aménagements que l’on souhaite, sans avoir à obtenir l’accord du propriétaire (souvent sans son aide financière) ;
  • Ressentir une sécurité intérieure en étant certain de ne pas recevoir le congé de son bailleur.

Les arguments financiers sont pour leur part nombreux :

  • Ne pas payer des loyers à fonds perdus ;
  • Se construire un patrimoine par une épargne forcée : le paiement des traites de son crédit immobilier ;
  • Ne plus avoir à payer de loyers au moment de sa retraite quand les revenus diminuent.

Au-delà de ces arguments, lorsque l’on vit à Paris, le constat est que le prix d’achat au m² est extrêmement élevé et dépasse largement les 10 000 €/m² avec des pointes à 15 000 €/m² dans les beaux quartiers.

Dès lors, si l’on doit loger une famille et que l’on aspire à devenir propriétaire, les contraintes budgétaires peuvent amener à sacrifier des paramètres importants comme la taille de l’appartement, le choix du quartier ou encore la carte scolaire.

Il ne faut pas oublier qu’être propriétaire, ce n’est pas seulement rembourser son crédit immobilier, mais c’est aussi faire face à de nombreuses dépenses supplémentaires :

  • Les frais d’acquisition lors de l’achat ;
  • La taxe foncière ;
  • Les charges d’immeubles ;
  • Les travaux de copropriété ;
  • L’assurance.

Il est certain que le locataire a moins de contraintes financières et administratives : il règle son loyer chaque mois et ne se préoccupe ni du paiement de ses impôts fonciers, ni de la préparation de la prochaine Assemblée Générale de copropriété. De plus, il se sent libre de quitter son logement beaucoup plus facilement pour changer de région ou de pays. Ses contraintes mentales sont donc allégées.

Quels que soient ces arguments, c’est évidemment la situation personnelle de chacun qui va finalement compter, en fonction de paramètres à prendre en considération :

  • Le loyer à payer est-il très élevé ? si oui, la balance peut se faire en faveur d’un achat. Sinon, peut être que le locataire peut continuer à payer un petit loyer et épargner chaque mois.
  • Est-ce que le taux d’emprunt est intéressant ? Dans l’affirmative, l’emprunt ne coûtant pas trop cher, il peut être intéressant de se lancer dans une acquisition. A noter que souvent, si les taux d’emprunt sont bas, le prix de l’immobilier est élevé et inversement. Précisons aussi que seul l’achat immobilier donne accès au levier du crédit bancaire, d’autant plus attractif que les taux sont bas.
  • La personne dispose t’elle d’un apport conséquent ? A défaut, l’emprunt risque d’être long dans le temps et coûter très cher à la fin.
  • En cas d’achat, est ce que les perspectives de plus-value existent lors de la revente du bien ? Ou est-ce que le marché est au plus haut et la revente risque de se faire à perte ? A noter qu’en cas de séparation pour un couple, les risques de moins-value sont assez importants, surtout si le conflit est fort. Est-il au contraire plus judicieux de placer ses économies hors du secteur immobilier, dans les marchés financiers ?
  • Quelles ont les aspirations des personnes concernées : vivre toujours à Paris ? Auquel cas un investissement immobilier a vraiment du sens ; partir en province quand les enfants seront partis ou au moment de la retraite ? Dans ce cas, louer pendant des années un appartement plus grand et bien placé parait raisonnable.

Pour ceux qui ont envie de devenir propriétaires mais qui ne peuvent envisager l’achat d’un appartement familial à Paris, il est possible :

  • De continuer à louer un appartement tout en investissant dans une petite surface à Paris ou dans une plus grande surface en province. Cet investissement rapportera des revenus locatifs qui correspondront idéalement au remboursement de l’emprunt ;
  • De rester locataire de sa résidence principale et de devenir propriétaire d’une résidence secondaire, à la campagne, au bord de la mer ou encore à la montagne. Outre la satisfaction de devenir propriétaire, cette solution permet de pouvoir louer son bien quelques semaines par an à des vacanciers et ainsi alléger les charges ;
  • De louer son appartement familial tant que les enfants sont présents au domicile puis acheter un bien plus petit au moment de la retraite en restant à Paris.

Il est ainsi difficile d’avoir un avis tranché sur cette question de savoir s’il faut acheter ou rester en location lorsque l’on vit à Paris, tant les paramètres personnels et financiers à prendre en compte font varier les réponses. Ne pas avoir d’idée préconçue et bien mettre ne balance les arguments vous aideront à faire le bon choix.